Ribal Molaeb
Interview with Ribal Molaeb
Ribal Molaeb
Solo exhibition at ZKO Zürich
Ribal Molaeb
Solo exhibition at ZKO Zürich
Ribal Molaeb
Ribal Molaeb : La peinture, c’est ma langue maternelle
Solo Exhibition Galerie Claude Lemand, Paris
Ribal Molaeb

Anton Ladner:

´Breiter, weiter, höher

Ribal Molaeb, Bratschist aus dem Libanon, ist der künstlerische Leiter des an der Susenbergstrasse domizilierten Kulturvereins Sumito. Der 27-Jährige sprengt die Vorstellung von einem klassischen Musiker.

Ludwig van Beethoven ist derzeit – 250 Jahre nach seiner Geburt – omnipräsent. Obschon es keine Sonate von ihm für Bratschisten gebe, stehe ihm Beethoven nahe, sagt Ribal Molaeb. «Sein rauer, bipolarer Charakter ist so offensichtlich und wahrhaftig in seiner Musik. Seine Fähigkeit, zwischen extrem dramatischer Musik und verspieltem Humor zu wechseln, fasziniert mich. Auch ich erlebe diesen plötzlichen Stimmungswechsel in meinem persönlichen Leben. Das verbindet mich mit Beethoven.»
Das hervorragende Talent von Ribal Molaeb dokumentiert die Tatsache, dass er seit Jahren dem West-Eastern Divan Orchestra von Daniel Barenboim angehört. Als Sohn eines im Nahen Osten bekannten Malers wollte er schon als kleines Kind Künstler werden. «Das war von Anfang an eine fixe Idee.» Seit seinem sechsten Lebensjahr spielt er Bratsche, was ihn mit 17 Jahren aus dem Libanon nach Salzburg ans Mozarteum und nach Wien führte, wo er 2018 mit Auszeichnung abschloss. Bereits 2016 spielte er unter der Leitung von Semyon Bychkov
im Wiener Musikverein und erneut in der Saison 2018/19 mit der Pianistin Nanako Pohl. Aber das genügt Ribal Molaeb nicht, der neben seiner Musik auch malt. «Ich habe eine viel umfassendere Vorstellung von Kunst, ich will keine Orchesterkarriere.» Nach Zürich kam er über seine Lebenspartnerin, die Geigerin Tanja Sonc, die 2017 in Zürich mit Auszeichnung abschloss und seither Mitglied des Zürcher Kammerorchesters ist. Das Paar lebt wenige Schritte vom Hottingerplatz entfernt. Mehr an künstlerischer Breite will Molaeb nun über die Plattform Sumito realisieren, deren künstlerischer Leiter er ist.
Der Kulturverein Sumito besteht seit 2018 und wird von einer Fluntermerin präsidiert. Er hat zum Ziel, Künstler und deren Kunst zu fördern, indem pro Jahr acht Konzerte, Symposien und Ausstellungen in

Zürich, Klosters und Ascona organisiert werden. Schwerpunkt von Sumito ist es aber, herausragende klassische Musiker und Musikerinnen mit besonderem Talent vorzustellen. Seit Gründung hat Sumito über 50 verschiedene Kammermusiker und Kammermusikerinnen aus mehr als 30 Nationalitäten unter der Leitung von Ribal Molaeb eingeladen. «Ich möchte die verschiedenen Kunstformen so zusammenbringen, dass sie sich gegenseitig potenzieren», sagt Ribal Molaeb. Dabei möchte er auch die traditionellen Pfade verlassen, um mit unkonventionellen, kreativen Formen neue Generationen zu erreichen.



Edgar DAVIDIAN

Ribal Molaeb : Servir les Libanais est ma priorité

Entre archet et pinceaux, entre deux valises, entre deux rives, entre deux voyages, entre deux concerts, s’écoule la vie du jeune Ribal Molaeb installé à Vienne, bien loin des frondaisons de Bayssour. Il est actuellement de passage (éclair) au Liban pour interpréter avec sa complice de scène, la pianiste Nanako Pohl, un menu incluant des partitions de Brahms, Schumann et Hindemith, trois incurables romantiques allemands à la musique envoûtante…
On connaît ses prestations au village, giron familial où il revient souvent faire résonner la musique entre les murs du musée de son père, le peintre Jamil Molaeb. Quelles sont donc les impressions de retour au bercail de l’enfant prodige épris de violon dès l’âge de six ans et qui a été sélectionné par Daniel Barenboïm à l’adolescence pour siéger dans West-Eastern Divan Orchestra ?

Les couleurs du père
« Le Liban m’attire toujours », confie en toute sincérité ce jeune homme de vingt-six printemps. « Ma famille, ma maison libanaise en pierres libanaises, l’éternel art de mon père, les pins, les montagnes… C’est comme du magnétisme, je suis happé par tout cela. Et je tiens à partager ma musique avec le public libanais beaucoup plus que nulle part au monde. Me produire au Liban m’est plus intéressant qu’être ailleurs. Servir les gens de mon pays que j’aime et qui m’importent, c’est cela ma priorité. C’est dans cette optique que j’ai créé le Festival de musique de chambre et des beaux-arts du Musée Jamil Molaeb à Bayssour. Comparée aux pays avoisinants, la musique classique émerge en force au Liban et montre l’amour des Libanais pour la vie, la culture, la noblesse d’âme. »
Et si l’on se hasarde à poser la question de l’incursion de la peinture dans la vie du jeune musicien, la réponse sonne comme une levée de boucliers. Et la confidence coule de source, en toute spontanéité : « J’ai vécu, depuis que je suis né, avec les couleurs de mon père Jamil Molaeb. Je l’ai aidé dans son atelier. J’ai appris comment traiter les couleurs. C’est à Vienne, loin de mon père, que je me suis mis à peindre, sans doute par nostalgie. Et aussi pour m’évader de la rigueur de la vie d’un musicien pliée à une discipline de fer. Je suis dans une joie profonde et une liberté totale lorsque je peins. Bien sûr, tout en m’adonnant à la peinture, je continuerai l’alto car j’ai plusieurs engagements en Europe envers plusieurs festivals. Mais il ne faut pas l’oublier non plus, la musique, c’est mon premier amour… »

Pourquoi ce choix (si exigeant) dans ce programme du concert où le lyrisme de Brahms se conjugue aux accents expressionnistes et modernes de Hindemith en passant par les flambées éruptives de Schumann ? « C’est bien simple, c’est un excellent choix de répertoire pour l’alto. Une sonate op 120 n1 (alto et piano) de Brahms, un adagio et allegro (op 70) de Schumann et une sonate op 11 n4 (alto et piano) de Hindemith. Le romantisme allemand s’invite en force dans ces pages… C’est un menu que je jouerai à Vienne au prestigieux Musikverein. Et la bonne nouvelle aussi, c’est que j’enregistre ces trois œuvres incessamment sur CD… »
Un dernier mot au public ? « Je dirais au public d’aller aux concerts, aux musées. Ne construisez pas des églises et des mosquées, mais construisez des salles de concert et des halls de musées. Créez des festivals et inventez des expositions. Car seul l’art va durer. Avec une note d’emphase pour l’éducation et les écoles. La musique ennoblit et l’on apprend beaucoup de la vie à travers la musique… »



ANNEROSE FISCHER-BUCHER

Südwesten Presse

Der Finalsatz stellte noch höhere musikalische und technische Anforderungen an die Streicher, wobei in allen Sätzen besonders der Klang der Bratsche des 23-jährigen Molaeb wie aus einer anderen Welt anmutete. Vielleicht hatte die Zeder des Libanon ihre Hand im Spiel des im West Eastern Divan Orchester von Daniel Barenboim spielenden Libanesen, der noch eine große Karriere vor sich haben dürfte.



Génération Orient

Vingt-cinq ans, débordant d’énergie et piaffant comme un cheval en cavale. Entre deux passions dévorantes, la musique d’abord, mais la peinture aussi, Ribal Molaeb mène fermement sa barque.

Bon sang ne saurait mentir. Fils du peintre Jamil Molaeb, le jeune homme très vite s’est senti attiré par l’art. Partageant sa vie entre Vienne où il s’est installé et le Liban, notamment à Bayssour où sont la demeure familiale, le musée de son père et la plateforme de son Festival de musique et de beaux-arts, l’altiste grimpe rapidement les échelons de la gloire.

Cheveux courts et front déjà dégarni, des yeux vifs au regard noisette, une silhouette mince dans un pantalon couleur brique sur bottes à la hussarde et pull ramagé, tricoté par sa grand-mère mais qui a l’allure d’un Missoni, le verbe feutré et utilisant une langue arabe étoilée d’un accent allemand naissant, les mains blanches aux doigts fins et longs, Ribal Molaeb est l’incarnation de la simplicité.

Amoureux fou du violon à six ans, tout en restant sous la houlette de Ghazi Merhi, son professeur en ce temps-là, c’est sa mère qui le conduit comme tout sage écolier au Conservatoire où il fait ses gammes. L’ADN est dans les gènes, son grand-père était clarinettiste…

À peine sorti de l’adolescence, il est remarqué par Daniel Barenboïm et siège dans l’East-Western Divan Orchestra où il fera des tournées aux quatre points cardinaux. Entre-temps, il avait basculé vers l’alto dont le timbre est plus proche de la voix humaine et où il y a moins de concurrence et de stress que dans l’univers du violon… D’autant, comme il le reconnaît avec un sourire enjôleur, que la plupart des altistes sont cool, décontractés, et ont une nature de compositeurs, et que c’est ce qu’il est essentiellement…

Aujourd’hui, il vient d’être nommé directeur artistique du festival Sumito (combinaison des premières lettres des noms des villes Susen, Mirella, Toggemier) en Suisse (l’équivalent de son festival à Bayssour), pour organiser huit concerts et expositions en trois différents points des régions helvétiques. Un festival pour l’élite entre musique de chambre (en petites salles comme autrefois) et expositions de peinture.

Dans l’atelier du père

Quand on lui demande pourquoi il a choisi Vienne, sa réponse fuse en toute spontanéité. Il explique que c’est la source de la musique classique, comme Paris l’est pour la peinture ; que Vienne est le lieu de pèlerinage des musiciens. Sa maison est dans la rue où est mort Schubert, et pour lui, la vie d’un musicien à Vienne est exemplaire, car sa maison est entre l’Opéra House, le Musikverein et l’Académie de musique. C’est d’ailleurs dans ces ruelles qu’ont déambulé Beethoven, Brahms et Schubert…

Comment expliquer le second volet de sa carrière, qui vient de se révéler avec la peinture ? Ribal Molaeb a grandi dans l’atelier de son père, côtoyant depuis toujours les tubes de couleurs, les chevalets, les toiles qu’on tire et l’odeur de la térébenthine qui imprègne les murs. Dans ses années d’études à Vienne, avec la discipline de fer au quotidien d’un musicien, il avoue avoir eu des bouffées de nostalgie pour son père, son pays, le ciel du Liban, ses pins, ses chênes, ses pierres et sa mer. La peinture était pour lui un moment d’évasion idéal. C’est en autodidacte éclairé qu’il a alors abordé la toile, travaillant exclusivement avec l’huile, source du parfum des olives…

Quatre expositions sont déjà prévues en Europe. En attendant que les cimaises libanaises accueillent le digne fils de son père, Jamil Molaeb.

En trois ans, plus de trente musiciens étrangers, toutes nationalités confondues, sont déjà venus au festival de Bayssour pour un très riche échange culturel. Et ont découvert le paysage, la nature, la gastronomie et le style de vie des Libanais. C’est dans cet esprit de communication, de partage et d’épanouissement culturel que s’active ce fringant jeune altiste qui croque la vie à belles dents…



Thomas SELDITZ

Je connais Ribal Molaeb depuis 2011. Il est arrivé comme jeune musicien altiste dans ma classe à la University of Music and Performing Arts à Vienne. Cette université est l’une des plus importantes et prestigieuses institutions académiques pour l’enseignement des arts, de la musique, du théâtre et des films.

Il a montré durant ces années un remarquable sens du développement, avec une grande musicalité et une compréhension de la musique. En attestent ses nombreuses performances dans le monde, dans les meilleures salles de concert, notamment en Suisse. Sans oublier, et c’est plus que louable, le lancement de son propre festival de musique de chambre. De même que ses prestations en soliste altiste au Musikverein à Vienne. À noter aussi ses expériences au sein du West-Eastern Divan Orchestra, qui ont influencé en grande partie la direction de ses choix musicaux.

Voilà les preuves éclatantes de ses accomplissements. J’apprécie ses potentiels artistiques et sa musicalité. Surtout sa manière sérieuse et mature de travailler.

Ribal Molaeb a emporté haut la main son diplôme final en 2018, avec distinction, après une performance exceptionnelle. C’est un musicien qui sait comment fasciner son public avec une sonorité remarquable et attachante. C’était un grand plaisir que d’avoir accompagné son épanouissement et son parcours plus que prometteur.

Thomas Selditz est professeur d’alto depuis 2010 à la University of Music and Performing Arts à Vienne.

Tanja Sonc – Sa petite amie, violoniste

On ne peut s’arrêter de découvrir Ribal. Je n’ai jamais rencontré une personne aussi forte et charismatique que Ribal. Ses idées artistiques et musicales sont toujours uniques, et cela fait que c’est spécial d’être avec lui pour la musique de chambre. Là où il va, il influence les gens et a un grand impact autour de lui.

Adham al-Dimashki – Son ami, poète et acteur

De son exil européen, l’émir Fakhreddine – La Fierté de la foi – retourna au Mont-Liban avec un bouquet d’idées prospères et civilisatrices.

Ribal, notre fierté musicale, quel bouquet portera-t-il de son propre exil à cette terre natale qui ne cesse d’échanger ses esprits créateurs pour des jongleurs-escrocs ?

Cette alouette venant réveiller son village montagnard, quel printemps portera-t-elle au Festival Molaeb de musique de chambre ?

Le Liban est-il condamné à fleurir partout sauf sur sa propre terre ?

Une première création théâtrale dont je fus l’auteur m’avait réuni avec mon ami Ribal en 2012 ; dès lors, nous ne cessons de voler des moments de fleurs à chaque fois que Ribal trouve un moment de retour !



Hans P. Ochsenhofer – Son ami, musicien

Quand Ribal Molaeb joue à l’alto, il dit et exprime beaucoup. J’ai plaisir à l’entendre et l’écouter…



مي منسى

كمان ربال ملاعب خرق نسيج الكلمات وأكمل
بالنغم ما لم تبح به القصيدة

مع موزار تغرّد الطيور، وتضحك السواقي، هذا ما قرأناه بالسمع والعين مع الثنائي تانيا سونك وربال ملاعب، حيث الكمان والألطو يغدوان حكاية عصفورين عاشقين متواطئين بالنبرة والفاصلة، يتحاكيان بلغة أوزان النغم الراشحة منهما بحنان، ما تغفل عنه النظرات يبرع أسلوب العزف النطق به. معاً مرّة ثانية، كعهد قطعاه ليكونا معاً في عجنة الموسيقى وخبزها، “باساكاليا” لهاندل، كالعيد احتفلا به معنا، موسيقى ليريكية، مهرجانية بامتياز، تصالح المكتئبين، مع الحياة. كأن هذه المقطوعة الريفية بتلاوينها ومهارة عازفيها، جاءت لتنطبع على ملامح بلدة تزف السعادة إلى الآتين إليها.

فلعل ربال ملاعب إبن بيصور، الشارد بكمانه في العالم، المشتاق إلى البيت والعريشة وشجرة الزيتون، اختار لهذا الختام ما أراد زلطان كودلي التعبير عنه في هذه القصيدة الفولكلورية المطعّمة برائحة الأرض. فكما الثعلب العائد مع كل موسم، متلهّفاً إلى كروم البلدة، ولا من يبعده عنها للاختبار السليم، هكذا بالموسيقى تتخذ
اللهفة إلى الأرض مذاق شيء لم تمحه الذاكرة.



Par Alain E. Andrea

« Si la musique nous est si chère, c’est qu’elle est la parole la plus profonde de l’âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur », disait Romain Rolland. L’affirmation du lauréat du prix Nobel de littérature de 1915 rejoint donc celle du compositeur de « La chevauchée des Walkyries », Richard Wagner, qui déclarait que « la musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots ». En effet, la musique savante dite « classique » constitue une sorte de langage universel qui transcende les différences culturelles pour donner corps à l’aspiration et à la quête humaines d’un monde idéal qui permet une véritable communion des âmes. Ainsi, la caricature de cette musique universelle présentée comme étant réservée à une classe particulière, fortunée et instruite, à une élite vieille et prétentieuse, tombe à l’eau. Le Festival Molaeb de musique de chambre en est une preuve vivante.Abolissant toutes les frontières et célébrant la beauté à travers les plus belles harmonies, ce festival outrepasse les époques et les styles pour faire briller le Mont-Liban de mille éclats.Le coup d’envoi de sa cinquième édition, intitulée « De Bach au Tango » sera donné ce jeudi 30 mai.

« L’idée d’organiser ce festival m’est venue suite à ma participation au Festival de musique de chambre d’Hohenstaufen », souligne l’altiste libanais Ribal Molaeb, fondateur du Festival Molaeb. Issu d’une famille d’artistes, ce dernier est le fils du célèbre peintre Jamil Molaeb. Sa passion pour la musique classique le pousse à quitter son village à 17 ans pour poursuivre ses études au Mozarteum de Salzbourg et à l’Université de musique de Vienne. Aujourd’hui, dix ans plus tard, Molaeb continue à se forger une réputation en Europe en tant que chambriste et directeur artistique du Festival Sumito en Suisse sans pour autant oublier son pays natal : « J’ai senti que le Liban a besoin de moi et le temps était venu de rendre ce que je dois à mon pays d’origine et d’avoir un impact positif à travers la musique ».Le festival éponyme accueille trois à quatre fois par an des musiciens du monde entier pour répandre la joie de la musique à deux, trois, quatre ou même huit et partager ainsi des moments de convivialité avec les habitants de la montagne dans le musée Molaeb et dans différents endroits au Liban.

Cet événement musical est devenu, depuis 2015, un rendez-vous annuel pour les adeptes de la musique classique mais pas uniquement. En effet, le Festival Molaeb, à l’instar de Charles Baudelaire dans son célèbre sonnet « Correspondances », met l’accent sur le lien entre les différents mondes de sensations et sur l’idée fascinante de correspondance des arts : «Comme de longs échos qui de loin se confondent … Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ».Ainsi, dans « une ambiance méditerranéenne gracieuse » il organise également des expositions d’art incluant les mosaïques, les sculptures et les peintures de Jamil Molaeb. A cet égard, le jeune altiste note : « Le festival est consacré à la musique de chambre et aux beaux-arts. J’aime particulièrement le mariage entre la musique et la peinture car ces deux arts sont très liés. La musique donne vie aux musées et les musées d’art présentent une excellente atmosphère pour accueillir des concerts de musique classique ».

Afin d’attirer le public, le musicien libanais a concocté un répertoire très varié où vont se côtoyer des pièces des différents époques musicales allant de Bach jusqu’à Piazzolla tout en passant par Schulhoff. « Depuis 2015, le festival a accueilli des musiciens venus de : la France, l’Allemagne, l’Autriche, l’Angleterre, les Pyas-Bas, l’Espagne, la Suisse, la République tchèque, la Bulgarie, le Portugal, la Slovénie, la Moldavie, les États-Unis, la Corée, la Chine, le Japon et le Liban. Cette année, le Festival Molaeb de musique de chambre et des beaux-arts a le plaisir de vous inviter à ses trois concerts dans trois musées d’art libanais (Musée Jamil Molaeb à Baysour, le musée Nabu à Heri et le Modern and Contemporary Art Museum (MACAM) à Byblos)avec la participation des violonistes Tanja Sonc (Suisse/Slovénie) et Boris Borgolotto (France), le violoncelliste Marc Girard Garcia (Etats-Unis/France), et moi-même à l’alto ». Et d’ajouter : « Le public est invité à visiter les musées une heure avant le concert pour voir les œuvres de grands artistes libanais ».

Comme le dit le proverbe chinois, oublier ses origines, c’est être un ruisseau sans source, un arbre sans racine, Ribal Molaeb, originaire de Baysour, s’attache à son village avec lequel il a établi des liens profonds : « Les concerts à Baysour ont un gout spécial qui dépasse celui des concerts à Beyrouth, Vienne ou Zurich. Le public ici est affamé de musique. Il est très attentif pendant mes concerts et souhaite toujours plus. Il apprécie ce que je fais et me motive donc à lui apporter plus de musique du plus haut niveau international. C’est vrai que la musique classique ne fait pas partie de sa culture mais c’est là que commence mon rôle ». Un dernier mot avant le concert de jeudi ? « Aux Libanais, je dis: investissez dans la culture et l’éducation musicale! C’est ce qui fera ennoblir notre société. »